La peur du printemps – la saison de pâturage commence…

La vie endormie s’éveille, c’est l’époque des oiseaux chanteurs, des fleurs en fleurs, des poulains et de la fertilité. Le printemps éveille la vie que tout le monde attend avec impatience…aussi les chevaux!

Enfin, les chevaux ont le droit de retourner dans les pâturages!

Mais la grande joie de l’éveil de la nature, qui a autrefois fait battre tous les cœurs plus vite, a cédé la place à la peur chez beaucoup de gens. Ils ont peur de la fourbure, du Kotwasser, des coliques etc. Mais ces maladies tombent-elles du ciel comme de la pluie? Non, pas vraiment. Nous en sommes responsables en grande partie. Si nous violons constamment les règles de la nature et perturbons leur quête d’équilibre intérieur, il n’est pas surprenant que nos animaux réagissent.

Est-ce que les prés de nos jours ressemblent à cette image?Non! La majorité des prés ressemble à ça :

 

Ce sont les prairies d’aujourd’hui, des prés verts, vert vénéneux, dans le vrai sens du mot venimeux, car ces herbes contiennent beaucoup de fructanes et de toxines qui sont produites par les endophytes. Certaines prairies sont jaunes pendant une courte période, jaune du pissenlit; une indication de sur-fertilisation avec du lisier. Ce n’est pas une bonne base de nourriture non plus.

Les fleurs de prairie, la variété multicolore, comme dans l’image ci-dessus et comme c’était autrefois naturel, l’offre du printemps aux corps affamés d’animaux, elles n’existent pratiquement plus. Si vous voulez voir de telles prairies, vous devez aller dans les régions de montagnes vallonnées où les prés ne sont pas plats, donc inadéquats à la culture des céréales. Il y a encore des oeillets rouges, des campanules bleus, de la sauge cyan, des crepis biennis ou les salsifis des prés. Sur une prairie saine poussent facilement une cinquantaine d’espèces végétales, mais plutôt 80 voire plus. Il y a encore des coléoptères sur les fleurs, les abeilles et les bourdons sont en train de virevolter de fleur en fleur, et les papillons invitent les poulains au jeu. De telles prairies enchantent. Elles sont une symphonie de couleurs et de sons.                                                                                                 Et elles ne sont pas seulement magiques et un baume pour l’âme, elles signifient aussi la santé du corps de tous les animaux qui vivent de leur diversité.

Quel contraste frappant : Prairies vertes toxiques, extrêmement sucrées et riches en protéines et contaminées par des toxines de champignons vivants des endophytes. Le foin, l’ensilage et l’enrubanné de ces prairies n’est forcement pas une base saine, par conséquent les chevaux montrent de plus en plus de soucis de santé. Et les maladies d’aujourd’hui sont presque partout la règle, de la fourbure à l’eczéma, du Kotwasser et les coliques, jusqu’au SME, le Cushing et la KPU – les maladies modernes de notre civilisation !

Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment on a pu en arriver là ?

Ces prairies riches en espèces, que l’on appelait aussi la pharmacie de la nature, n’apportaient pas assez de nourriture. Il en a fallu de plus en plus et encore plus. Le nombre de bovins a dû être doublé, triplé et même décuplé. Les agriculteurs voulaient augmenter leur rendement, et nous, les consommateurs, voulions dépenser de moins en moins. Evidement, ce n’était pas la qualité qui était en demande, mais la quantité. Et forcement elle a été livrée. C’est comme ça que tout a basculé. Plus de bétail, plus de biomasse dans les prairies, plus de maladies, plus de médicaments. Ca fait maintenant plus de 40 ans que ça dure. Pour l’état de santé de la nature et les animaux de ferme, pour nos chevaux et pour nous-mêmes c’est dévastateur.

La production de masse nécessite des connaissances spécialisées fournies par les scientifiques. Afin d’augmenter considérablement le rendement en matière verte, il a fallu développer des graminées spéciales, qui contenaient des proportions élevées de protéines et de sucre, afin d’augmenter la production de viande et la production de lait.

Les scientifiques ont pu résoudre tous les problèmes : afin de protéger ces herbes, surtout le ray-grass, la vulpin des prés, le phleum et l’arrhenatherum (fromental ou avoine élevée) contre les dommages causés par les insectes et la sécheresse, elles ont été volontairement infectées par des endophytes. Ce sont des champignons qui vivent entre les cellules de l’herbe et qui y produisent des toxines dangereuses. Les inconvénients ont été pris en compte et acceptés pour le bétail, parce que leur flore du rumen se débrouille assez bien avec ces toxines. Pour le cheval ce n’est pas le cas!

C’est difficile de faire du foin avec ces herbes engraissantes, elles contiennent trop d’eau. Alors, que faire pour rendre cette herbe stockable? On a développé les procédures pour la production d’ensilage et d’enrubannage – la choucroute pour les vaches! …et pour les chevaux aussi?

Puis les agriculteurs se sont mis à la tâche, l’un a suivi l’autre. Tout le monde voulait un succès rapide. Les prés ont été labourés, toutes les plantes ont été détruites au glyphosate et après un temps d’attente les “graminées spéciales” (engraissantes) ont été semées. Les prés sont devenus des champs d’herbe avec souvent seulement une ou quelques-unes de ces herbes hautement développées. Ce sont eux aujourd’hui qui façonnent notre paysage. Tout scientifiquement prouvé et justifié par des scientifiques hautement qualifiés. Tout est faisable et prouvable. Et le seul objectif : La maximisation du profit ! En parallèle, les bovins appropriés ont été élevés, qui entre temps sont capables de livrer autant de lait avec trois veaux en 4 ans comparé à 10 ans auparavant. Ensuite, les vaches sont épuisées et tuées. Les nombreuses maladies sont traitées avec des antibiotiques ou d’autres médicaments.                                                                                         La santé et la longévité n’ont pas été prises en compte dans cette sélection !

Avec la perte de la variété des espèces dans les prés, la variété des substances vitales a été également perdue, y compris des milliers de substances ayant des effets curatifs qui ont servi à la santé des humains et des animaux depuis des temps immémoriaux. Une prairie colorée est l’incarnation de la santé, un cadeau à chaque animal vivant sur et par elle. Et la qualité de la nourriture de cet animal favorise son lait et sa viande.

Qu’est-ce que tout cela a à voir avec vous?

…comme vous ne gardez pas une vache. Tout simplement: vos chevaux sont maintenant sur de si “pauvres” prés et sont nourris comme des bovins performants, avec de l’herbe sans biodiversité, des foins pauvres, de l’ensilage ou de l’enrubanné de ces herbes. On rajoute à leur bol alimentaire des compléments comme le Muesli, le Mash etc. fabriqué avec de l’amidon, du sucré et des huiles traités. Afin de pouvoir équilibrer les déficits qui se produisent inévitablement en raison de cette nourriture pauvre en espèces on rajoute au quotidien des minéraux inorganiques et des vitamines synthétiques – tout comme chez les vaches !

Mais…l’espérance de vie de vos chevaux devrait être bien supérieure à 20 ans et ceci en excellente santé. Ça ne fonctionne plus comme ça. On en éprouve constamment les conséquences: partout on voit des chevaux ayant des soucis de santé. Un médicament après l’autre, un traitement après l’autre. Avec l’un on élimine un symptôme tout en en créant de nouveaux. Des coûts toujours plus élevés apparaissent. Qui parle de guérison? D’où devrait-elle provenir? Et si tout d’abord on privilégiait la prévention?

La biodiversité naturelle ayant disparu, la chimie est censée résoudre les problèmes. Elle peut parfois déclencher un changement dans le corps, mais elle n’est jamais la solution elle-même, et surtout pas si les remèdes sont donnés encore et encore, l’un après l’autre, parce que les vétérinaires ne savent souvent plus quoi faire. Par conséquent, aucun cheval ne peut trouver son équilibre intérieur.

Les produits chimiques que nous appelons «remèdes» sont des composés créés artificiellement qui ne sont pas prévus par la nature. Elles perturbent le métabolisme et produisent de nouveaux symptômes. Elles polluent toujours le corps qui a du mal à les éliminer.

Tout le monde devrait se renseigner systématiquement sur les effets secondaires des médicaments pour apprendre et mieux comprendre. Et pour éviter une réaction en chaine qui mène souvent d’un médicament à un autre – un cercle vicieux.

Tout ce qui entre dans le corps doit ressortir

Toutes les substances qui entrent dans le corps doivent éventuellement le quitter. En particulier ces substances chimiques artificielles doivent être éliminées rapidement. Ce sont les tâches du foie et des reins. Si le corps n’arrive pas à les éliminer complètement, et c’est souvent le cas, elles s’intercalent entre les cellules, le tissu conjonctif, les tendons et les ligaments et, s’il s’agit du mercure et d’aluminium provenant de vaccins, également dans le cerveau. C’est ainsi que se développent les maladies chroniques. Aucune maladie ne tombe du ciel. Beaucoup se demandent : “Pourquoi mon cheval est-il malade?” C’est l’ensemble des conditions auxquelles nos chevaux sont exposés aujourd’hui qu’il faut prendre en compte.

En regardant tout de manière critique et de loin, on peut presque supposer un concept d’entreprise: Au départ, il y a la destruction des prairies comme base nutritionnelle, en plus des aliments malsains, non adaptés aux espèces, riches en amidon, en sucres et en huiles qui deviennent rances rapidement après ouverture.

À la prétendue solution du problème de santé on fait encore et encore appel aux médicaments chimiques. Avec chaque nouveau symptôme un autre médicament.

Si on s’informait sur les effets secondaires, on ne serait souvent pas surpris. Un autre mal est causé par des remèdes vermifuges réguliers, dans certaines écuries quatre fois par an (sans avoir fait de coproscopie), et par des vaccinations. – censés de protéger les chevaux. Protéger?

Au sujet des origines et des inter-relations mentionnées ici, beaucoup si non la plupart des propriétaires de chevaux ne s’inquiètent pas et/ou acceptent les conséquences. Est-ce que les agriculteurs, les producteurs d’aliments, les vétérinaires se posent les bonnes questions?

Que signifie la bonne santé?

 La bonne santé signifie l’équilibre intérieur. Cet équilibre est maintenu par un organisme, s’il reçoit non seulement les nutriments, comme les protéines, les graisses, les glucides, les minéraux et certaines vitamines, mais également les dizaines de milliers de substances vitales provenant des plantes. Les nutriments sont déclarés sur tous les aliments selon les réglementations légales. Mais presque personne ne parle des substances vitales, à l’exception des vitamines artificielles, D’où devraient provenir ces substances vitales?

Leur apport est seulement possible par des herbes, de nombreuses plantes différentes tel qu’elles poussaient dans les prairies autrefois.

D’autres points à respecter sont: Les conditions de vie des chevaux doivent être adaptées aux espèces. Les chevaux sont des animaux du grand air, de la pluie, du vent et du froid. Qui dorlote son cheval le rend malade. La couverture portée en permanence est une pratique dangereuse.

Un cheval doit être à l’aise dans le paddock et dans son troupeau, et il a besoin quotidiennement de l’attention aimante de son propriétaire. Tout le monde devrait comprendre que la médecine n’a rien à voir avec la santé. La médecine est un moyen de réparation. “La médecine est l’échec de la prévention”, explique Michael Marmot. La bonne santé signifie l’équilibre intérieur.

Qui nous enseigne ce dont le cheval a besoin?

Personne mieux que la nature. Les herbes qui ne poussent plus dans les prés de nos jours sont à rajouter au quotidien. Ne vous laissez pas convaincre par les gens qui confondent ce qui est une alimentation “adaptée à l’espèce” avec une thérapie ponctuelle par des herbes individuelles. Ensuite, les suggestions d’alimentation sont souvent faites sans les herbes, de sorte qu’en fin de compte, seul les nutriments non-adaptés restent. La même chose arrive constamment à travers les campagnes antitoxiques. De plus en plus de plantes, qui sont favorables à la santé ou thérapeutiquement parlant nécessaires en petites quantités, sont déclarées comme plantes toxiques.

La variété d’herbes dans l’alimentation quotidienne signifie rien de plus que les soins normaux, un régime que l’on tenait autrefois pour acquis dans les prés sains. C’est pourquoi nous recommandons également différents mélanges, car même dans les prairies différentes plantes poussent et fleurissent à différentes saisons, et il existe différents types de prairies selon la région.

Nous avons fait des milliers de fois l’expérience d’une alimentation variée et diversifiée en herbes. Beaucoup de problèmes se résolvent habituellement eux-mêmes.


édition happyquus 6/2018

 

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